• POST SCRIPTUM SUR LA FIDELITE

    La description critique de la notion de fidélité fait-elle en creux l'éloge de l'infidélité?

    1) On m'a beaucoup demandé "ce qui m'arrivait."

     

    Quand un texte traite d'un sujet sensible, on fait spontanément le lien avec ce qui a dû arriver à son auteur. Le lecteur fait souvent de l'auteur le héros du texte; l'auteur ne peut s'en défendre, il est après tout un personnage comme les autres : il n'y a ainsi pas de raison qu'il soit le seul concerné par ce qu'il écrit.

     

    2) La description critique de la notion de fidélité fait-elle en creux l'éloge de l'infidélité? Critiquer une notion ou un mode de vie conduit-il nécessairement à prendre le parti de la notion contraire ou à adopter un mode de vie à l'opposé? J'ai feint de m'étonner de ces réactions, elles font partie du problème.

     

    Prenons une exemple. Si je critique l'hétérosexualité pour ses définitions implicites d'identités sexuelles (la femme est plutôt patiente, douce, timide, coquette... passive alors que l'homme doit être fort, sûr de lui, énergique... actif , cf les bodies pour enfants : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/06/16/sexisme-petit-bateau-voit-les-garcons-en-bleu-et-les-filles-en-rose/ ) donc si je critique l'hétérosexualité pour sa traditionnelle répartition des rôles, est-ce  forcément pour faire la promotion de l'homosexualité? (On connaît le cliché haineux de la féministe "gouine mal baisée" et celui de l'homme "tapette" trop sensible ou apprêté.)

     

    Si vous suivez mon raisonnement, vous avez admis sans y réfléchir que l'homosexualité est le contraire de l'hétérosexualité. Or, c'est une opposition propre à la logique binaire de l'hétérosexualité telle que je viens de la décrire (jusque dans ses discours de haine.) On perd son temps à vouloir instaurer la paix et la tolérance sur un territoire piégé de longue date. Pour déminer le terrain, libérer de nouvelles aires de jeu, trouver de nouvelles joie de vivre, et d'autres raisons de jouir, il faut remettre en cause nos représentations, traquer nos impensés, qui sont autant de préjugés, ou d'évidences rassurantes (ah, mère nature!)

     

    La critique de la fidélité de couple dans ses modalités contemporaines n'a-t-elle d'autre issue qu'un art renouvelé de l'infidélité? Penser ainsi, n'est-ce pas rester dans le cadre que visait la critique?

     

     

     


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