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C’est un établissement de spas privatifs avec une mise en scène de voyages aériens pour des destinations exotiques. De fait, la décoration a été conçue par « un artiste peintre » pour recréer « l’univers typique de la ville choisie. » Dans chaque pièce le luxe des matériaux le dispute au kitsch des ornements. L’écran géant relié à YouTube personnalise le fond sonore. Nous pénétrons dans l’antre de la volupté chic, et chère. Nous arrivons en zone de turbulences contrôlées, avides d’y laisser libre cours au langage clair de la chair.
Cet espace-temps liquide est propre au ressourcement des corps à la joie d’être, l’un et l’autre, autre et un, l’un à l’autre, l’autre en un.
Depuis le salon où nous nous dévêtons, nous surplombons le jacuzzi qui trône dans une gamme de couleurs mouvantes comme l’attente de la résurrection. Il faut descendre les escaliers vers cette mer promise, pour se tourner vers les deux pièces qui lui font face, par-delà le vestibule indistinct des douches jumelles : le sauna-purgatoire et l’enfer-hammam. Pas de doute, dans cet éden aquatique et régressif, l’eau s’offre dans tous ses états : celle qui exsude de nos pores, celle qui nous nimbe, celle qui nous baigne.
Après une heure en apesanteur, à explorer toutes les zones offertes, aphrodisiaques et érogènes, je m’assois les pieds dans l’eau sur l’un des sièges noirs qui garnissent les quatre angles du jacuzzi.
La position est une invite, sans que je sache à quoi.
Mon vit, tel une corde relâchée d’avoir été trop bandée à l’arc de nos sens électrisés, pend entre mes jambes.
Tu traverses le bocal avec fluidité pour mordre à l’hameçon et me prendre dans ta bouche. J’ai le drapé en berne, cône fondu et ramolli par l’excès de délices, qu’il faut lécher à rebrousse détente, pour tenter de lui rendre sa droiture de mat au vent, sa superbe de cornet à deux boules. Je regarde ta tête contre mon ventre, je pense à l’expression « période réfractaire » qui désigne ce temps de latence pendant lequel les tissus érectiles ne répondent plus aux stimuli. Mais tu t’y appliques si langoureusement, que malgré la crainte qu’une telle dévotion ne soit récompensée qu’avec l’ingratitude des limites que la physiologie pose à l’insatiabilité du désir, je me laisse faire et m’abandonne à ta succion gourmande, ta tétée entêtée, tes palpations requérantes.
Tu m’avais dit ta sirène je serai tu prendras me prendras mais là c’est moi que tu
ma queue ce petit poids ce petit poisson sur ta langue qui parle
une autre langue sorcière tu te jettes à ma source
tu m’aspires tout entière
le pécheur tu le harponnes à rebours
avec l’arme qu’il ne brandit plus
vers toi dont le baiser fatal insuffle
une étincelle divine de vie
au corps qu’il abandonne à ta merci
fasciné par le dos de cette créature
lactée à la grâce gracile
flottant sous ses yeux
ce cul délicatement fendu en deux
fines fesses prolongées par des cuisses déliées
frêle fuseau des jambes légèrement fléchies aux attaches
des menus mollets
des petits pieds arqués
qui de la pointe fragile des orteils
maintiennent
tout le corps
en tension
Je chavire à cette vue le sang afflue le charme opère mon phallus en souffrance se redresse il est le chant inconnu des hommes qui sort de ta bouche de femme le cri que j’étouffe teinte de plaisir la douleur d’une turgescence trop travaillée par tes incantations qui me captivent me conduisent vers de si sensuels récifs abordant les rivages inviolés de ma virilité le naufrage évident de ma puissance
Je suis le chasseur renversé par sa proie, fait lui-même trophée.
Sidérante dialectique
qui à l’infini alterne
l’esclave des désirs et le maître des plaisirs
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Sac de nœuds
Il faut savoir
rompre
les liens qui nous attachent
au mât
quotidien
pour le pain ou la paix
répondre à l’appel
des sirènes
qui gonfle les voiles
d’ombres sifflantes
pour s’éloigner du phare
clignotant d’où
se jette
la vigie
l’air de la vengeance
nous prend
en pleine
mer
de face
au large nous coupons
les ponts
les fils
qui nous arriment
et nous animent
pantins tirés
par un idiot
qui répète
s’empêtre
et s’accole
à la même trame
ignorante
et veule
d’araignée
il faut savoir défaire le nœud
coulant
qui nous mène
en droite ligne
au fond
d’écran entre nous
et la portée
immédiate
de nos gestes
s’y accomplira
il faut savoir entraver les corps
pour mieux les libérer
désaccorder l’espace
trop appris
pour enchaîner des accords
sans temps mort
se faire encorder
à l’assaut
du vertige
et revivre dans l’écorchure
de la mauvaise prise
de la chute promise
mais refusée
toutes les passions humaines
il faut savoir
les dénouer à la ceinture
pour faire
ouvertement office
d’affolement
se laisser fustigé au grand jour
spectacle cuisant aux alentours
exhibant l’orifice
portant le mot à la bouche
toute honte bue
cette ciguë
débordant du calice
fait résonner dans les courbures de ses torsions l’arc d’un cri envoyé en plein centre en plein cœur
tout au fond des organes
il faut pouvoir
baisser la culotte mais pas le regard
mettre les fesses à l'air
pour mettre les voiles
au vent
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Camilla Sparksss ensauvage les sons des années 80, son chant en triture les tessitures et une danseuse improvise sur le même morceau une variation en trois danses, trois mouvements que j’essaie d’approcher à mon tour.
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La libido fait vendre. Elle peut même faire travailler.
Dans son essai sur Marx et Spinoza (Capitalisme, désir et servitude), Frédéric Lordon essaie de montrer comment l’organisation moderne du travail aurait entrepris d’enrôler la force du désir dans le projet « entrepreneurial » lui-même. La culture d’entreprise exprime désormais la libido du salarié, d’une manière conforme aux intérêts du capitaliste, au lieu de la réprimer.
L’aliénation du travail, dénoncée jadis par les marxistes, est à son comble. Cela expliquerait au passage, pourquoi ce vocable (et la réalité qu’il désigne) ont absolument disparu à la fois du discours politique, même « de gauche de la gauche», et du discours syndical, même de ceux qui n’ont pas renoncé à l’analyse des rapports sociaux en termes de lutte des classes.
Cela expliquerait surtout pourquoi l’horizon révolutionnaire a totalement sombré dans la nuit de l’Histoire et le rêve de l’utopie. Si le désir du salarié se confond avec celui du patron, ou des actionnaires, il n’y a absolument plus rien à opposer à la volonté d’emprise capitaliste sur le monde et sur toutes les dimensions de la vie humaine. « Faire désirer comme le désir-maître, voilà le simplissime secret de l’obéissance légère – et même de l’obéissance joyeuse », d’après l’économiste (op citem) A noter que cette thèse a pour conséquence de frapper d’inanité l’idée de la « servitude volontaire », puisqu’il s’agit d’une servitude passionnelle (il n’y a pas de consentement à l’esclavage, mais l’esclavage de la passion.)
A mon sens, cet asservissement passionnel au maître capitaliste est plausible et possible d’autant que tout individu, en dehors du « monde du travail », baigne déjà dans une sollicitation constante de désirs préfabriqués. Si la consommation est la forme adéquate du plaisir en régime capitaliste, la production est son désir le plus profond. Le sentiment d’être utile, censé corrélé l’épanouissement personnel au travail, procède du besoin impérieux de participer à ce qui se produit – le plaisir que l’on consomme.
A la lumière de cette analyse on peut interpréter la tendance réactionnaire de l’époque au refuge dans les valeurs traditionnelles (le repli sur le couple, les enfants, la famille, les bonnes manières, le « retour de la morale », etc.) comme une réaction d’auto-défense du corps-social (dans son quotidien peu libre, et non dans son imaginaire libéral) contre cette nouvelle offensive invasive du capitalisme, qui serait (devenu ?) financier et libidineux.
Une régression des mœurs pour échapper à l’agression sexuelle du désir-maître prêt à nous prendre « corps et âme » ?
La névrose est une maladie du désir, disent les psychanalystes…
« La religion est l’opium du peuple » a dit Marx, c’est-à-dire son calmant, ce qui l’aide à supporter ses souffrances.
Nous dirons donc que nous vivons bien à l’ère de la morale sexuelle, ou plutôt des morales sexuelles, si on accepte cette définition minimale de la morale, qu’elle consiste à dire le bien et le mal, et que l’on considère à quel point nous sommes imprégnés de discours prescriptifs, d’injonctions normatives.
Tant qu’ils ne dévient pas le serf passionné de la voie tracée par le désir-maître, ces discours de morale sexuelle peuvent coexister sans heurt avec le régime libidinal capitaliste. A cet égard, les leçons de libertinage ne sont pas plus subversives que les codes de bonne conduite religieux.
La morale est un voile pudique jeté sur des relations de pouvoir, la passion aveugle sur la dépendance et la domination.
En matière de conduite sexuelle, celui ou celle qui fait la morale, ou la leçon, cherche à imposer un désir-maître (les héros sadiens sont des prêtres de la débauche, ils subvertissent la répression du désir sexuel, mais en exaltant sa volonté d’emprise et d’appropriation, volonté que le capitalisme libidineux semble avoir faite sienne.)
La capacité du maître moraliste à désigner l’objet – ou le sujet - de désir (sous forme d’objectifs valorisés mais inatteignables ) révèle – ou crée - une situation de domination économique et/ou imaginaire, de dépendance matérielle ou symbolique, d’addiction libidinale.
« Ne me prive pas de ce que tu me dois, car tu (le) désires comme moi. »
N’est-ce pas , en somme, le maître-mot de tout amour (de l’homme, du parent, du professeur, du chef, du prêtre) qui obtient les faveurs, l’obéissance, , la docilité, le dévouement, le sacrifice, etc. ?
Il s’agit d’endetter le désir à l’égard de l’autorité qui énonce l’injonction, et qui se présente comme autorité par l’énonciation de cette injonction.
(Le discours de la « dette publique » est exemplaire à cet égard ; à force d’être présenté comme la « préoccupation principale des citoyens », il peut en effet finir par le devenir, alors qu’il ne sert qu’à protéger les plus grands intérêts privés. Ainsi un très grand nombre d’électeurs sont amenés à souhaiter qu’on mène une politique de « réduction de la dette publique », c’est-à-dire qu’on diminue leur niveau de vie au profit de ceux qui ne cessent d’augmenter le leur. Ils désirent ainsi exactement la même chose que leurs maîtres. On parle d’ailleurs du « courage » des politiques à imposer des « sacrifices » à leurs concitoyens.)
Le premier mot de toute émancipation (de tout affranchissement de la servitude passionnelle) doit être : « je ne désire pas comme toi, je ne te dois rien. »
Il vaut aussi bien pour les peuples, que pour les femmes, que pour les enfants… que pour chaque homme.
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Ce matin, je me réveille, me prépare et monte dans ma voiture pour aller travailler. J’écoute la radio sur la route, je suis auditeur quotidien de la radio du service public France Culture, mais je me demande si l'écoute de cette antenne, le matin, en me rendant sur mon lieu de travail, est encore compatible avec la profession que j’exerce.
En effet, je suis professeur remplaçant depuis 10 ans, ce qui me donne une certaine expérience de la diversité de ce métier et des gens qui l’exercent. Or quand j’écoute les journalistes parler de ce « sujet », que je connais personnellement, je suis toujours surpris de leur degré d’ignorance, et par conséquent inquiet de l’exactitude des informations qu’ils me donnent sur tous les sujets dont je n’ai pas de connaissance directe…
J'ai exercé dans des endroits très différents (collèges et lycées) et croisé nombre d’enseignants. J’ai croisé des profs enthousiastes, fatigués, ambitieux, blasés, carriéristes, résignés, révoltés, dévoués, paumés… (sans qu’aucun de ces qualificatifs ne soit exclusif des autres.) Mais, pour la plupart d’entre eux, j’ai découvert des salariés dotés d’une forte conscience professionnelle, liée à une représentation exigeante du service public, le tout composant une identité professionnelle très résistante.
Résistante, mais durement mise à l’épreuve par des années de réformes successives (chaque ministre voulant la sienne.)
60 000 suppressions de postes ces cinq dernières années (ce qui signifie davantage d’élèves par classe et des établissements fermés), au moins 3 « nouveaux programmes » depuis 1996 (sachant qu’il faut 4 ans au collège et 3 ans au lycée pour installer intégralement un nouveau programme ; on ne parle même pas du temps qu’il faudrait pour en tirer un bilan !) ; « nouveaux programmes » dont le seul fil conducteur depuis des années est la réduction continue des horaires disciplinaires (c’est—à-dire moins d’heures d’enseignement pour les élèves, notamment en groupe réduit.) Moins d’heures pour chaque discipline équivaut également à augmentation du nombre de classes dans le service de chaque enseignant, ce qui augmente d’autant le nombre d’élèves sous sa responsabilité et diminue en proportion le temps qu’il peut consacrer à chaque élève, y compris en dehors de l’heure de cours effective. Car l’enseignement ne se réduit pas, loin s’en faut, aux heures de cours données aux élèves !
Le discours, et les actes, politiques et institutionnels, prennent les enseignants en étau entre les restrictions budgétaires, des exigences sociales contradictoires, l’introduction de méthode de management et d’évaluation aussi grotesquement que brutalement importées du secteur marchand (on parle de « plus-value pédagogique », de « performance » et « de pratiques innovantes », on fixe des « objectifs » chiffrés par « contrat », les élèves eux-mêmes ne rendent plus des devoirs mais des « productions », en attendant le bilan de "compétences" généralisé en lieu et place de la notation .) et la mise en concurrence, déloyale, avec l’enseignement privé (financé à 90% avec de l’argent public, sans contribuer à l’obligation de scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, puisqu’un établissement privé peut refuser d’inscrire ou désinscrire librement n’importe quel élève, - n'est-ce pas d’ailleurs à ça que se résume aujourd’hui la liberté de « l’enseignement libre » : la ségrégation sociale?)
Sans parler des inspections très espacées dans le temps (plusieurs années) qui révèlent parfois abruptement à des professeurs pourtant chevronnés que leur manière d’enseigner, encore appréciée et reconnue il y a peu, est désormais obsolète et indigne. Les directions d’établissement, prises dans l’étau qu’on leur demande de refermer ne savent plus sur quel pied danser (Faut-il soutenir les enseignants au les enfoncer ? Faut-il faire face aux problèmes ou les étouffer ? etc.)
En tant que délégué syndical, au regard de cette réalité, j’ai été surpris de constater que la plupart des professeurs ont intégré une forme de culpabilité sociale, qui les conduit à déplorer la situation professionnelle qui est la leur, tout en leur interdisant de revendiquer réellement des améliorations.
J’en viens au fait.
Cela fait des mois que l’émission des matins suit une ligne éditoriale caractérisée par sa haine des fonctionnaires en général et des professeurs en particulier.
Mais les idées fausses, et diffamantes, professées sur un ton plein de morgue haineuse, le matin du 6 mars 2013 par Caroline E. sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Vase dont voici la coupe d’amertume.
Sur le thème bien connu d’ « il est impossible de réformer en France » , une journaliste courageuse soutient un ministre courageux, ouvert au dialogue, mais à la tête d’une institution en « faillite », comme d’autres en leur temps de l’Etat. Diagnostic asséné comme une évidence, sans qu’aucune cause réelle des dysfonctionnements évoqués ne soit recherchée. Quant au rejet de la réforme dudit ministre, plein de sagesse et fort de sa « concertation », pourquoi chercher à en comprendre les motifs?
La chroniqueuse, à défaut d’avoir « les idées claires », c’est-à-dire de connaître un tant soit peu la réalité qu’elle juge, a les idées courtes : il y a des coupables, ce sont les enseignants eux-mêmes. En effet, ces vils individus s’opposent à toute redéfinition de leur métier et de leurs conditions de travail pour préserver leurs intérêts au détriment de celui des élèves dont, c’est bien connu, ils se soucient comme d’une guigne.
Alors qu’ils ont honteusement accepté de ne plus travailler le mercredi matin sous la droite (ici la chroniqueuse a dû se souvenir d’un de ses collègues affirmant que cela leur avait été « octroyé »en 2008 par le ministre de l’époque, une source de première main, exempte de toute subjectivité idéologique, celle de Brice C.), ils refusent, ces feignants , d’y retourner, ils refusent, ces profiteurs nantis de leurs privilèges, pourvus d’un salaire exorbitant au regard de leur temps de travail ridicule et de leur foncière inutilité sociale, oui, ils ont l’audace de refuser de travailler deux semaines de plus, sans au moins une contrepartie financière !
Il est bien temps qu’on leur applique à eux aussi des règles de « compétitivité = emploi » !
On leur parle du bien de l’enfant, ils se permettent de rappeler que tout travail mérite salaire, quel cynisme!
(Il va sans discuter ici que tous les enfants, et tous les parents réclament à corps et à cri cette réforme. Les élèves n’en peuvent plus de leur semaine d’école et attendent de se lever cinq jours d’affiler pour être en classe à 8h30 ; enfin non, ce n’est pas eux qui l’attendent c’est leur « rythme », la définition rationnelle du « temps scolaire » qui s’impose comme une évidence aux esprits éclairés qui guident le peuple.
Quant au fait qu’avant 2008 on ait toujours jugé bon de couper la semaine d’école le jeudi, puis le mercredi, plus personne n’en parle.
Le ministre de l' EN, de son côté, a réussi à convaincre les professionnels du tourisme d’accepter une modification du calendrier scolaire qui sert leurs intérêts, « 6 semaines zonées » en été ; - tant d’indépendance d’esprit et d’abnégation forcent l’admiration ! )
La quintessence de l’égoïsme corporatiste indécent des profs est d’ailleurs exprimée sans honte par le syndicat majoritaire de la profession qui s’oppose à toute réécriture des décrets de 1950 qui définissent leur statut et leurs missions. Quel archaïsme !
Les professeurs des années 2000 enseignent toujours comme il y a 60 ans ! C’est impensable ! Et ils le revendiquent en plus !
La chroniqueuse en tout cas en est convaincue, alors comme ses idées sont claires, il n’y a pas de raison qu’elle en doute, non ? Vous ne voudriez pas en plus qu’elle se demande si elle n’aurait pas quelques comptes à régler avec l’école… qu’elle a connue lorsqu’elle était elle-même élève !
N’est-elle pas elle-même un peu plus âgée que cet aberrant décret de 1950? Nous parle-t-elle bien de l’école des années 2000 ?
_ Et puis quoi encore ? C’est elle qui est derrière le micro, oui ou non ?
D’ailleurs les profs, même quand on leur donne deux jours de plus à la Toussaint, il faut un « dialogue social » pour savoir comment on va les rattraper, car bien entendu, ces enfants gâtés, tous héritiers culturels d’une rente à vie, choyés par l’Etat et les médias, quand il s’agit de faire deux jours de plus, hein, ils renâclent. Allez, leur compte est bon, ils sont percés à jour.
1789, la fin des privilèges, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, tout cela aussi ne doit-il pas être réécrit à la lumière de la modernité ; 1789, quel archaïsme, quand on y songe ! Les privilégiés, ceux qui doivent être désignés à la vindicte populaire en 2013, ne serait-ce pas eux ? Les fonctionnaires d’Etat attachés à un passé révolu, celui du service public dotant ses agents d’un statut propre à garantir leur indépendance à l’égard des pouvoirs économiques, politiques, médiatiques…
Alors, pour sauver nos têtes blondes, il faut mettre fin au despotisme syndical, à la dictature du corporatisme! Tous à la Bastille rue de Grenelle !
Après un tel discours révolutionnaire, j’hésite au moment de descendre de ma voiture, dois-je aller retrouver mes élèves, ou ne vaut-il pas mieux aller me faire couper la tête sur le champ? Je me tâte : c’est déjà fait.
« Cette tête n’est pas la mienne ! »
Je me réveille d’un profond cauchemar ! Je me lève, je me prépare. Je ne prends pas ma voiture pour aller travailler : c'est dimanche.
Je ne suis ni professeur remplaçant, ni délégué du syndicat majoritaire dans cette profession. Cette présentation du métier était une vue de l'esprit.
Je connais bien des prof mais aucun d'entre eux, à coup sûr, n'aura entendu cette chronique comme je l'ai rapportée. Elle peut-être écoutée ou réécoutée là :
De plus, un journaliste ne pourrait présenter la semaine de 4 jours comme un cadeau fait aux enseignants du primaire, devant le ministre de l’éducation nationale en personne, sans être aussitôt corrigé :
Bref, les professeurs, et tous les fonctionnaires avec eux, peuvent continuer à écouter France Culture, et toutes les radios du service public sans bondir.
Nos représentant politiques veulent le bien de nos enfants et les citoyens sont bien informés.
Nous pouvons dormir tranquilles.
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