• D'une grève à l'autre.

    De la défense de la recherche à la lutte contre la "profitation."

    Le JT de France2 du lundi 2 février illustre à merveille ce que j'essayais d'expliquer dans mon précédent post.

    Evocation en images du mouvement de fronde des enseignants-chercheurs qui appellent à la grève illimitée. De quoi? On ne le saura pas. Nous voyons un amphi surchauffé, la manifestation physique et bruyante d'un mécontentement certain. Le commentaire du présentateur n'apportera pas les informations qui permettraient au spectateur de situer l'enjeu du conflit ("coup de semonce dans l'éducation" était pourtant l' accroche employée.) On saura juste que lesdits enseignants "craignent l'arbitraire du président d'université qui aura désormais voix au chapitre à leur sujet", ce qui peut même laisser penser qu'ils crient exagérément à l'injustice alors qu'ils ne supportent pas que le président d'université ait enfin le droit d'exprimer un avis les concernant.

    Suit le reportage sur la grève générale en Guadeloupe.  Même si le reporter termine en rappelant qu'"après deux semaines de perturbation la grève reste soutenue par une majorité de guadloupéens" nous n'aurons vu que des images de la "galère" d'habitants qui visiblement n'y participent pas. L'homme qui se procure des bidons d'essence au marché noir pour continuer ses livraisons, la jeune femme qui marche sept kilomètres par jour pour  ouvrir son salon de coiffure car elle a des enfants, un loyer à payer, etc. (fait certainement rarissime sur l'île) et les rayons des magasins vides quand ils n'ont pas fermé leur porte. Pourtant à en croire le reporter lui-même le point de vue majoritaire sur l'île est celui des grévistes. Cela n'est pourtant pas celui qu'on nous aura montré. Quand à savoir pourquoi ce mouvement s'est déclenché et perdure...

    On aura raison de me dire qu'il s'agit là des défauts inhérents à la briéveté du journal télé qui est conçu comme un zapping. Il faudrait évidemment distinguer parmi les médias.

    D'un côté, c'est sur internet qu'on trouvera des images de manif filmées par les manifestants eux-mêmes (sur U-tube par exemple) ou des perspectives plus critiques sur l'actualité (sur des sites comme rue 89 ou mediapart), sans parler de la multiplicité des points de vue qu'offre le tour des blogs.

    D'un autre côté la presse écrite assume traditionnellement des points de vue politiques. Je sais très bien que le traitement de la grève ne sera pas le même dans l'huma et dans le figaro.

    Le problème tient au fait que les chaînes de télé et de radio n'ont jamais clairement assumé de point de vue politique. Or il est évident que la neutralité de ces médias-là, qui restent les plus puissants, est un mythe. N'est-ce pas cette hypocrisie qui justifie le sentiment de manipulation et de défiance qu'un nombre croissant de français déclarent ressentir à leur endroit? Et l'l'homogénéité du point de vue d'une chaîne à l'autre, plus encore?


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